You Wanna Know More About Me

Eux deux, ça a commencé y a bien longtemps, genre, le siècle dernier, dans une vieille décharge d’un quartier pas forcément bien fréquenté de Los Angeles. L’un rêvait d’être président, l’autre de la fille qui tenait le bureau de tabac au bout de sa rue. De toute manière, on s’en fout, aucun des deux n’a atteint son rêve, mais au moins, ils avaient quelqu’un avec qui partager. Faut pas me dmander comment c’est arrivé, eux deux. C’est arrivé, c’est tout. Ils ont tout fait ensemble, collège, lycée, bon Clyde est partie dans le commerce après, même si ça n’a duré d’un an, avant qu’il ne rejoigne Drake pour passer le diplôme de mécano. Oui, la plupart des gens ont tendance a l’oublier, mais même pour ça, y a un minimum d’étude. Ils sont loin d’être ignorants… mais là je m’égare. Alors, quand Clyde a décidé de se servir de son année de commerce pour monter un garage et essayer de se sortir de ce trou a rat dans lequel ils avaient grandit, Drake a suivit. Il a ptete mit un an avant de se décider, mais il a suivit.

« Y a juste un truc, Sven: t’as pas intérêt a me dire comment m’y prendre, sinon on va pas être potes longtemps…
- T’as oublié de signer page deux !
- T’es vraiment con, c’est pas possible.
- Insulter son patron ? Hum… j’pourrais te sucrer ta prime de fin de mois pour ça.
- Va te…
- Ouais ouais, je connais la chanson ! Aller, signe ! »

Il avait, et tient toujours d’ailleurs, parole. Okay, c’est loin d’avoir été dit, mais eux se sont compris. C’est comme ça que ça marche. Ils sont sur un pied d’égalité, et même si c’est Clyde qu’envoie le cheque à la fin du mois, ça change strictement rien. Et puis Drake a ses petites particularité, comme le tunning, par exemple. Tout deux savent très bien qu’il serait incapable de tenir la boutique, mais qu’en échangeant les rôles, Clyde serait pas capable de tunner comme il le fait. Alors tant qu’il y a pas de conflit, ça dérange personne. Sauf que depuis que cette fille, qui a voulut se la jouer Mac Giver avec son moteur a huile, a pointé le bout de son nez… Brandee, le début des problèmes ? Pourtant, elle n’est personne, pour Clyde… alors pourquoi ça dérange Drake ?!…

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« Clyde… c’est qui ?
- Qu’est-ce que…
- Clyde papa ! Clyde ! J’en ai marre d’entendre murmurer ce prénom. Ca te suffit pas de plus avoir de vie de famille ? Sois un peu franc pour une fois… »

Discussion un peu agitée entre un père et son fils. Ce père, c’est le docteur Henderson. Ce fils, c’est Conrad. Ce Clyde… c’est le fils illégitime de ce père. Fils qu’il a eu deux ans avant Conrad, alors qu’il était déjà marié, avec une de ses femmes de ménage. Fils qu’il a reconnu, mais qu’il ne voit jamais. Fils a qui il n’envoie que sa pension alimentaire en gage de paternité. Fils qu’il a toujours caché. Là dedans, Conrad est complètement paumé. Déjà qu’il a du mal a trouver sa place dans cette famille, alors là… il a envie de le rencontrer. Pourquoi, comment, il n’en sait rien, surtout que son père ne l’y encourage pas. Mais il veut et va rencontrer ce frère. Ptete que ça lui donnera des réponses. Enfaîte, il n’en sait rien. Il ne sait pas ce qu’il veut, ce qu’il attend. Mais… au moins, il aura essayé…

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Vous voyez Andy Warhol ? Dali, ou encore Véronique Becker ? Eléa est persuadée d’être l’une de leur digne successeuse. On ne peut pas nier qu’elle est du talent, c’est même certain… seulement, elle n’a jamais réussit a finir une toile. Jamais. Ou bien même un dessin. Le monde extérieur vous dirait que si, mais elle… c’est comme si elle attendait le déclique. Alors en attendant, elle travail dans une galerie, en plein cœur de LA. A défaut d’exposer ses tableaux, elle passe son temps avec ceux des autres.

« Je peux vous aider ?
-… je ne vois pas en quoi je pourrais être aidé… Saturne dévorant son fils, chef d’œuvre glauque de Goya.
- C’est dévorant un de ses enfants, plus précisément.
- Je sais… mais ça ne peut être qu’un homme, seul lui aurait pu détrôner Saturne, comme il le craignait. 
- Question de point de vue… »

Si elle c’était approchée plus particulièrement de ce jeune homme, c’est qu’il avait ce… ces traits de visage, comme s’il tentait de comprendre la toile. Pas comme n’importe quel touriste en mal de culture, mais comme quelqu’un de passionné. Et la suite ne lui avait pas déplu, puisqu’il était rare de voir quelqu’un parler peinture avec un tel aplomb. Elle c’était présentée, et l’avait invité a prendre un café, histoire de continuer ce petit débat. Mais Clyde avait refusé, sans donner plus de raison. Eléa avait juste eu le temps de voir le nom d’une entreprise sur la camionnette qui était passée le chercher.

« Planter une femme qui ose faire le premier pas… vous êtes homo ?! »

Deux jours plus tard, elle c’était pointé au garage lui demander avec nonchalance la raison de son refus. Il avait l’air beaucoup moins sérieux que lorsqu’elle l’avait rencontré, les mains pleines de cambouis, mais au moins, il avait accepté. Ils sont sorti, une fois, deux, puis ont passé une nuit ensemble. Au réveil, Clyde lui a dit qu’il n’était pas pour elle. Quelque chose qu’il pensait vraiment. Elle n’a pas cherché a comprendre plus, mais ne lui en a pas plus tenu rigueur: sa présence lui plaisait. Alors oui, elle aurait espéré plus, espérait peut être toujours, d’ailleurs, mais… peut être que si elle avait le courage de lui dire, de lui demander pourquoi, alors… mais en même temps, se serait prendre le risque de briser une amitié complice. Pas franchement simple, tout ça… mais ptete qu'elle l'aime pas, au fond...