Elliot avait prit l’habitude de se lever tôt. Tous les matins au camp, ils se levaient aux aurores et ce, malgré les nombreuses bières ingurgitées la veille sur la terrasse qu’ils avaient eux-mêmes construite en arrivant à la base, et le peu d’heures de sommeil qu’ils avaient dans le corps. Le soldat Collins et ses acolytes, pour se distraire, jouaient aux pokers le soir ou entamaient des chansons populaires, accompagné par Elliot à la guitare. C’était leur manière d’oublier qu’ils avaient perdu l’un des leurs au combat, ou qu’ils avaient enlevé la vie de l’un des soldats des camps adverses…

Ainsi, ce matin là, Elie s’était donc relativement tôt pour aller courir, comme tous les matins, ou du moins, la plupart, depuis son retour en ville. C’était son moment, à lui seul, une manière de se retrouver… Courir lui permettait de s’évader pour quelques instants, d’oublier… Et il arrivait à ressentir un bien-être intense, suite à l’épuisement. Une satisfaction physique très agréable.

Sa découverte le fut également… Après avoir couru plusieurs kilomètre sans s’arrêter, Elie était revenu au point de départ. Il l’avait remarqué en s’approchant, mais jamais il n’aurait pu deviné de qui il s’agissait réellement. Il était trop loin, ne l’a voyait que de dos et surtout, il ne connaissait plus ses habitudes. Il y avait trop longtemps qu’ils s’étaient perdus de vue… La jeune femme avait couru, comme lui, et épuisée, elle s’était pliée et avait déposée ses mains sur ses genoux pour reprendre son souffle, avant de se relever et d’aller prendre place sur l’herbe encore humide.

Elle ne semblait pas l’avoir remarqué encore, ce qui lui permettrait de fuir s’il le désirait. De partir, sans lui adressé la parole… Il n’y avait aucune amertume ou rancune, ils avaient simplement cessé de s’écrire. Peut-être n’avaient-ils simplement plus rien à se dire à ce moment là… Et s’il avait choisissait de partir sans la saluée, ça aurait été d’avantage parce qu’il ne trouvait pas les mots ou le moment opportun mais Elie n’était pas comme ça. Il tentait tant bien que mal de toujours faire face, et puis, elle lui avait manquée.

Il marcha jusqu’à elle, tranquillement, reprenant tranquillement son souffle avant de s’adresser à elle de vive voix, pour la première fois depuis ces sept dernières années...