Oui, ça peut surement paraître bizarre aux gens que je croise dans le hall du cinéma de voir une fille comme moi, seule. Par une fille comme moi, je n’insinue pas que je suis plus jolie que les autres, non, je veux juste dire que d’après mon apparence physique on pourrait penser que non, je ne suis pas célibataire.

Je ferme les yeux un instant sans avoir une réelle raison d’agir comme ça. Passant ma main sur mon visage, je me tourne vers le stand de pop-corn. D’un pas sur je me dirige vers le stand afin d’en acheter un cornet. Je fais ma demande au serveur, paie, attrape mon cornet, et me retourne pour aller trouver la salle dans laquelle je vais passer le reste de ma soirée.

La tête dans les nuages, je m’autorise à penser à mes peintures ; comme d’habitude. La dernière que j’ai commencée ? Je n’ai pas réussi à la terminer, pour changer. C’est épuisant, de réagir comme ça, de rechercher cette foutue perfection dont je n’arrive même pas à m’approcher, juste un peu.

Pourtant être artiste ça signifie ça, non ? Que la perfection existe juste là, au bout de mes doigts. Tss … N’importe quoi. Je soupire, sans même m’en apercevoir tellement je le fais souvent en ce moment. Entre Vibilly qui veut acheter mon travail et autre petit désagréments du genre … Ça me donne mal au ventre, toute cette histoire.

Une affiche de film me sort de mes pensées, et attire mon attention. Bizarrement, je m’attarde sur chaque détail, mon père dirait que c’est mon esprit d’artiste qui m’oblige à agir comme ça. Moi, je pense que c’est juste parce que j’aime bien, tout analyser. La photo est parfaite … Pour peu je pourrai féliciter l’auteur de cette affiche.

Je me retourne afin d’atteindre enfin la salle où mon film va bientôt commencer. Cependant dans mon tour sur moi-même, j’entre en collision avec une autre personne. La scène se passe au ralentit, comme dans les mauvaise sit-com beaucoup trop bien orchestrée pour paraître vraie. Mon cornet tombe sur le sol, et mes pop-corn gisent par terre ; Vestige d’une bataille que je n’ai pas donné, mes soldat que j’aurais du manger se retrouvent tous au tapis.

- Bordel, mais vous ne pourriez pas faire attenti … Mon mot se perd au moment où je vois qui se tient devant moi, j’en avais presque oublié l’impact qu’il avait sur moi … Bon sang … Clyde ?

C’est bizarre comme il avait passé peu de temps avec cette jeune femme qu’il semblait pourtant connaître assez pour ne pas être gêné par la situation. De toute manière, Clyde était rarement gêné de quoi que ce soit, mais soyons réaliste: ce qu’il y avait eu entre eux était assez délicat pour supposer une légère… tension. Mais au contraire, il avait été franc avec elle, et d’après ce qu’il voyait, elle ne lui en tenait pas rigueur, donc il continuait d’être naturel avec elle. Pour tout dire, sa compagnie lui plaisait vraiment. Ils parlaient de tout et de rien, d’art, souvent, puisque c’est en quelque sorte ce que les avaient réunit. Une sorte de passion commune, bien qu’elle soit plus prononcée chez elle que chez lui. Le brun ne prêta pas la moindre attention à celui qui était presque entrain de lui cirer les pompes à cette instant précis, bien trop occupé a regarder la jolie jeune femme en face de lui, qui lui répondait.

Il afficha un large sourire a sa question, plus que stupide. Habituellement, il aurait enfoncé n’importe quelle personne lui ayant répondu de la sorte par une phrase toute faite du type « non non, je suis dans un cinéma pour m’acheter un ventilateur ! ». Sauf qu’il lui épargnait ça, parce que bizarrement, il arrivait à comprendre que la situation puisse prendre de court. La preuve ! Les pauvres pop corn et le soda n’avaient rien demandés…

« J’ai décidé de repousser ma horde de fan hystérique pour un peu de solitude, ce soir ! C’est si peu croyable que ça ?! »

Simple échange d’usage. Il n’allait pas lui sortir qu’il n’avait aucune envie de se taper une jolie femme sans intérêt ce soir, ça pourrait la faire fuir. Et bizarrement, si il y a quelques minutes encore, il ne voulait pas entendre parler d’une quelconque présence féminine a ses côtés, celle d’Eléa dérogeait a la règles. Ca commençait a faire un moment qu’ils ne c’étaient pas vu, et ça lui manquait. Sérieusement.

« Où se cache ton chevalier servant, que je lui annonce que je t’arrache a lui le temps d’une soirée ?! »

Clyde ne croyait pas vraiment qu’elle soit accompagné, aucun homme digne de ce nom ne l’aurait laissée seule un si long moment. Quand bien même elle serait accompagnée… il irait peut être jusqu’à mettre sa pseudo menace a exécution. Enfin, encore faudrait il que ledit chevalier daigne exister !